Mesdames et concitoyennes, Messieurs et concitoyens,
Les années précédentes, mes vœux de nouvel an s'amusaient de mes collègues élus. Celui que je formule aujourd'hui est grave et intime. Il est celui d'un élu qui est aussi un père, lequel devine le désarroi des parents. Ceux de Trappes dont les enfants ont succombé aux sirènes de Daesh en Irak ou en Syrie.
En tant qu'élu, il me semble que l'effroi de ces parents doit-être accompagné par la collectivité et les bonnes volontés. Je regrette qu'il n'en soit pas ainsi dans notre ville. Cette absence de mesure donne le sentiment que leur douleur s'oppose à la détresse des familles touchées par les crimes de l'islamisme armé.
Sommes-nous absolument certains que la douleur des uns s'oppose à la détresse des autres ? Qu'il me soit permis d'en douter au nom du père que je suis. Car la culture du doute est obligatoire pour transmettre à ses enfants qu'aller à la recherche du cœur de sa propre religion permet d'aller au cœur même des autres religions.
Ce doute me permet de souligner que l'un des corpus spirituel de la religion musulmane, appelé "la tradition du Prophète", enseigne que "le paradis se trouve aux pieds des mères". Si cet enseignement est vrai ne doit-on pas croire que se mettre debout contribue à écraser le crime ? Le crime qui veut obtenir le silence des parents pour que l'on entende les cris qui appellent à la vengeance !
Quand la violence entraîne le silence, nous devons faire erreur : le cœur brisé des parents doit se raviver ! Et nous, qui avons la chance de ne pas voir la chaire de notre chaire broyé par la tragédie, devons certainement les aider à faire connaître la souffrance qui les tortures.
Le vacarme de la fraternité, pour raviver l'humanité de notre ville, est le vœu que je formule pour l'année 2018.
Stéphane Dumouchy,
conseiller municipal de Trappes.