1382. C'est le nombre de caractères que la municipalité autorise, dans le magazine municipal, au groupe Trappes Citoyens. Je reprend ce format pour donner à ce blog une série de 12 billets sur Trappes, ses habitants et sa municipalité. Voici le premier billet.
Trappes n'est pas une ville de roman. A peine est-elle mentionnée dans Kiffe kiffe demain qui a fait le succès de Faïza Guène à 19 ans. Pour mémoire, ce roman narrait en 2004 les états d’âme d'une Doria de 15 ans vivant seule avec sa mère à Livry-Gargan en Seine-Saint-Denis. Avec humour, il portait le témoignage de banlieues optimistes mais lucides devant les limites de l'espoir. Car dans la vie « ça ne se passe pas comme à Carrefour : y a pas de service après-vente. »
Cela frappe, les jeunes de Trappes partis sur le front irako-syrien, au profit de Daesh, sont comme Doria issus de la Génération Y. Contrairement à l'héroïne, ils auraient manqué de clairvoyance en revendiquant eux un « service après-vente ». Faïza Guène le fait dire à Doria : « c'est horrible de se dire qu'à force de subir on peut s'habituer à tout, et particulièrement au pire. » Le pire est arrivé : proportionnellement à sa population Trappes détient le record européen de départ pour le « djihad ». Pendant ce temps, la municipalité célèbre de jeunes « méritants » à La soirée des réussites. Face à la tragédie, elle pense qu'avec le temps, beaucoup de choses changent. Pour les naufragés cette politique a tout l'air d'un roman. Il commence par ces mots de Doria sur sa psychologue : « Parfois je me dis qu'elle aurait du faire proverbe chinois comme métier. » Est-ce celui de la municipalité ?
Cela frappe, les jeunes de Trappes partis sur le front irako-syrien, au profit de Daesh, sont comme Doria issus de la Génération Y. Contrairement à l'héroïne, ils auraient manqué de clairvoyance en revendiquant eux un « service après-vente ». Faïza Guène le fait dire à Doria : « c'est horrible de se dire qu'à force de subir on peut s'habituer à tout, et particulièrement au pire. » Le pire est arrivé : proportionnellement à sa population Trappes détient le record européen de départ pour le « djihad ». Pendant ce temps, la municipalité célèbre de jeunes « méritants » à La soirée des réussites. Face à la tragédie, elle pense qu'avec le temps, beaucoup de choses changent. Pour les naufragés cette politique a tout l'air d'un roman. Il commence par ces mots de Doria sur sa psychologue : « Parfois je me dis qu'elle aurait du faire proverbe chinois comme métier. » Est-ce celui de la municipalité ?