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vendredi 8 mai 2015

Le dernier rapport annuel de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS)

L’Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS) devient en 2015 l’Observatoire National de la Politique de la Ville (ONPV). Le 6 mai dernier, il remettait son dernier rapport annuel sur la situation des quartiers et de leurs habitants bénéficiant des dispositifs de la politique de la ville.  Un rapport qui révèle une réalité économique et sociale difficile.


Pauvreté :

Les différents indicateurs concernant la pauvreté mettent en lumière l’écart qui continue de se creuser entre les zones urbaines sensibles (Zus) et le reste du territoire. La part des personnes vivant sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 987 € par mois, y est trois fois plus élevée qu’ailleurs. Les jeunes restent les plus vulnérables. Plus d’un tiers des moins de 18 ans bénéficie de la couverture maladie universelle complémentaire (CMUC) et 1 jeune sur 2 de 18-24 ans vit sous le seuil de pauvreté.


Emploi :

Plus de 48 000 contrats uniques d’insertion et 12 000 emplois d’avenir ont été créés dans les zones urbaines sensibles depuis leur entrée en vigueur.
Cependant, le taux de chômage reste 2,5 fois supérieur en ZUS (23%) qu’en dehors (9%), et le taux d’activité (part d’actifs dans la population totale) plus de 10 points inférieur dans ces quartiers. Les jeunes, les femmes, les personnes ayant un faible niveau d’étude et les immigrés sont les personnes qui rencontrent le plus de difficultés.
Autre constat : l’obtention d’un diplôme d’enseignement supérieur favorise l’accès à l’emploi et atténue fortement les effets de la crise économique, même s’il ne constitue pas un élément suffisamment protecteur, notamment pour les femmes, les jeunes et les immigrés. A niveau de diplôme équivalent, il subsiste des écarts significatifs de taux d’emploi entre les Zus et les unités urbaines environnantes. Ces résultats peuvent s’expliquer par un double phénomène : d’un côté des employeurs qui méconnaissent les compétences réelles des postulants résidant en Zus et de l’autre, les habitants qui souffrent d’un manque d’information face aux réalités du marché du travail.


Orientation scolaire :

Les lycéens issus de collèges en Zus s’orientent deux ans après la 3e beaucoup moins vers une filière générale en 1re (27,1 %) que ceux issus de collèges en dehors des Zus (40,4 %). Ainsi, à peine plus du quart des collégiens scolarisés en Zus s’orientent vers une filière générale en 1re. C’est notamment sur la filière scientifique que se trouvent les plus grands écarts d’orientation (8,2 points). À l’inverse, la filière professionnelle est plus suivie par les lycéens issus d’un collège en Zus que ceux d’un collège hors Zus.


Santé :

Si plus de la moitié des habitants des quartiers prioritaires déclare être « en bonne », voire « très bonne santé », quelques indicateurs dessinent une autre réalité. Les problèmes de surpoids et d’obésité sont plus fréquents (+ 6,3 points pour le surpoids et + 3,1 points pour l’obésité), notamment chez les femmes. Les adultes renoncent plus souvent aux soins et ont moins recours aux médecins spécialistes. Plus d’un habitant sur quatre a renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières au cours de l’année écoulée. Cette situation s’explique par des contraintes financières mais également par un déficit de l’offre médicale et paramédicale (délais de rendez-vous trop longs, difficultés d’accès, temps de trajets trop longs…). Autre enseignement : plus d’un résident de ZUS sur 10 (12,4 %) n’a pas de couverture maladie complémentaire (contre 6,1% dans le reste de la population). Le phénomène est sensible chez les hommes comme chez les femmes.


Conclusion :

Le rapport de l’ONZUS confirme l’urgence qu’il y a d’agir plus vite et plus fort dans ces quartiers, en matière d’emploi, d’éducation, d’accès aux soins… Il est à la fois un outil de connaissance et un cri d’alerte.
Pourtant, le rapport 2014 est le dernier publié par l’ONZUS.
Le 21 février 2014, la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine a en effet dessiné une nouvelle géographie des quartiers prioritaires, plus resserrée. Environ 1 500 quartiers prioritaires (1 300 en métropole et 200 dans les DOM-COM) ont été définis sur un critère unique, la concentration de la pauvreté calculée à partir du revenu des habitants.
L’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) mesurera désormais l’évolution des inégalités et des écarts de développement au sein des unités urbaines, et évaluera les politiques publiques mises en place pour y répondre.Il lui reviendra d’exécuter, chaque année, un rapport détaillé sur l’évolution de la situation dans ces quartiers.


Onzus - Rapport 2014 (PDF – 8 Mo)

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