Un hommage républicain n'est qu'un rituel religieux s'il n'est destiné qu'à expulser des démons ; une statue ne demeure qu'un morceau de bronze si les mots choisis pour l'éclairer ne sont pas lumineux. J'ai adressé un courriel au maire de Trappes, Guy Malandain le 8 janvier 2016. A ce jour, ce courriel est toujours sans réponse ; en le relisant, je m'interroge : suis-je l'élu d'une ville où plus rien ne fascine autant la gauche que de se contempler dans les médias et à désespérer de ne pouvoir rattraper sa propre image ?
Courriel du 8 janvier 2016 au maire de Trappes, Guy Malandain.
Monsieur
le maire,
Je
transmet à la bienveillante diligence de votre directeur de cabinet,
Monsieur Bouchereau le soin de vous faire part de ma profonde
tristesse, depuis un an et plus, de ne pas avoir vu corriger par vos
services une inexactitude qui pourrait couvrir de ridicule Trappes et
se habitants, ses élus et son maire si nous n'y prenons garde ;
je parle de la citation rapportée à l'entrée Sud de la mairie qui
affuble le normalien Jean Jaurès d'une maîtrise approximative de
l'expression française, et témoigne d'une pensée unilatérale
contraire à son éclectisme de génie.
N'étant
moi-même ni normalien, ni bachelier ni même détenteur du
remarquable Certificat d'études je ne me livrerai pas ici à un
inutile exposé à votre endroit sur la règle d'usage des pronoms
relatifs, du singulier et du pluriel. Je peux en revanche, en tant
que jaurésien amateur, vous faire savoir que l'exacte extrait de
l'article donné le 24 octobre 1887 par Jean Jaurès à la
Dépêche de Toulouse sous le titre de « Lettre à Jacques
Balfet », est du point de vue de la grammaire, de la sémantique
et en fin de compte de sa hauteur d'âme, tragiquement différent de
celui de Trappes. Je cite : « Je n'ai jamais séparé la
République des
idées de
justice sociale, sans lesquelles elle
n'est qu'un mot ».
Avec
l'espoir d'amorcer par ce billet la juste réparation d'un hommage de
Trappes et de ses habitants aux idéaux du grand Jaurès, je vous
prie d'accepter, Monsieur le maire, avec mes vœux républicains et
fraternels de nouvel an, l'expression de ma parfaite considération.
Stéphane
Dumouchy, conseiller municipal.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.