Traduction

jeudi 1 juin 2017

Citer Jaurès c'est bien, bien le citer c'est mieux !

Un hommage républicain n'est qu'un rituel religieux s'il n'est destiné qu'à expulser des démons ; une statue ne demeure qu'un morceau de bronze si les mots choisis pour l'éclairer ne sont pas lumineux. J'ai adressé un courriel au maire de Trappes, Guy Malandain le 8 janvier 2016. A ce jour, ce courriel est toujours sans réponse ; en le relisant, je m'interroge : suis-je l'élu d'une ville où plus rien ne fascine autant la gauche que de se contempler dans les médias et à désespérer de ne pouvoir rattraper sa propre image ?



Courriel du 8 janvier 2016 au maire de Trappes, Guy Malandain.




Monsieur le maire,

Je transmet à la bienveillante diligence de votre directeur de cabinet, Monsieur Bouchereau le soin de vous faire part de ma profonde tristesse, depuis un an et plus, de ne pas avoir vu corriger par vos services une inexactitude qui pourrait couvrir de ridicule Trappes et se habitants, ses élus et son maire si nous n'y prenons garde ; je parle de la citation rapportée à l'entrée Sud de la mairie qui affuble le normalien Jean Jaurès d'une maîtrise approximative de l'expression française, et témoigne d'une pensée unilatérale contraire à son éclectisme de génie.

N'étant moi-même ni normalien, ni bachelier ni même détenteur du remarquable Certificat d'études je ne me livrerai pas ici à un inutile exposé à votre endroit sur la règle d'usage des pronoms relatifs, du singulier et du pluriel. Je peux en revanche, en tant que jaurésien amateur, vous faire savoir que l'exacte extrait de l'article donné le 24 octobre 1887 par Jean Jaurès à la Dépêche de Toulouse sous le titre de « Lettre à Jacques Balfet », est du point de vue de la grammaire, de la sémantique et en fin de compte de sa hauteur d'âme, tragiquement différent de celui de Trappes. Je cite : « Je n'ai jamais séparé la République des idées de justice sociale, sans lesquelles elle n'est qu'un mot ».

Avec l'espoir d'amorcer par ce billet la juste réparation d'un hommage de Trappes et de ses habitants aux idéaux du grand Jaurès, je vous prie d'accepter, Monsieur le maire, avec mes vœux républicains et fraternels de nouvel an, l'expression de ma parfaite considération.

Stéphane Dumouchy, conseiller municipal.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.