Traduction

samedi 27 juin 2020

Je la trouve émouvante.


9h00. Cela fait 1h que les bureaux de vote sont ouverts.




10h00. Cela fait 2h que les bureaux de vote sont ouverts. Celles et ceux qui n'ont pas encore déposé leur bulletin dans l'urne ont encore 10h devant eux pour le faire.



11h00. Cela fait 3h que les bureaux de vote sont ouverts. Celles et ceux qui n'ont pas encore déposé leur bulletin dans l'urne ont encore 9h devant eux pour le faire. Entre 8h00 et 11h00, qu'ont-ils fait ?



12h00. Cela fait 4h que les bureaux de vote sont ouverts. Celles et ceux qui n'ont pas encore déposé leur bulletin dans l'urne ont encore 8h devant eux pour le faire. Entre 8h00 et 12h00, qu'ont-ils fait ? La glande, du taf, des courses, du sport, le ménage, la bouffe, du bricolage, l'amour ?



13h00. Cela fait 5h que les bureaux de vote sont ouverts. Celles et ceux qui n'ont pas encore déposé leur bulletin dans l'urne ont encore 7h devant eux pour le faire. Entre 8h00 et 13h00, qu'ont-ils fait ? La glande, du taf, des courses, du sport, le ménage, la bouffe, du bricolage, l'amour ?... Je la trouve émouvante.



14h00. Cela fait 6h que les bureaux de vote sont ouverts. Celles et ceux qui n'ont pas encore déposé leur bulletin dans l'urne ont encore 6h devant eux pour le faire. Entre 8h00 et 14h00, qu'ont-ils fait ? La glande, du taf, des courses, du sport, le ménage, la bouffe, du bricolage, l'amour ?... Je la trouve émouvante. J'ai envie de lui dire.



15h00. Cela fait 7h que les bureaux de vote sont ouverts. Celles et ceux qui n'ont pas encore déposé leur bulletin dans l'urne ont encore 5h devant eux pour le faire. Entre 8h00 et 15h00, qu'ont-ils fait ? La glande, du taf, des courses, du sport, le ménage, la bouffe, du bricolage, l'amour ?... Je la trouve émouvante. J'ai envie de lui dire. Vais-je oser ?



16h00. Cela fait 8h que les bureaux de vote sont ouverts. Celles et ceux qui n'ont pas encore déposé leur bulletin dans l'urne ont encore 4h devant eux pour le faire. Entre 8h00 et 16h00, qu'ont-ils fait ? La glande, du taf, des courses, du sport, le ménage, la bouffe, du bricolage, l'amour ?... Je la trouve émouvante. J'ai envie de lui dire. Vais-je oser ? Un type rentre, il semble la connaître.



17h00. Cela fait 9h que les bureaux de vote sont ouverts. Celles et ceux qui n'ont pas encore déposé leur bulletin dans l'urne ont encore 3h devant eux pour le faire. Entre 8h00 et 17h00, qu'ont-ils fait ? La glande, du taf, des courses, du sport, le ménage, la bouffe, du bricolage, l'amour ?... Je la trouve émouvante. J'ai envie de lui dire. Vais-je oser ? Un type rentre, il semble la connaître. Qui est-ce ?



18h00. Cela fait 10h00 que les bureaux de vote sont ouvert. Celles et ceux qui n'ont pas encore déposé leur bulletin dans l'urne ont encore 2h devant eux pour le faire. Entre 8h00 et 18h00, qu'ont-ils fait ? La glande, du taf, des courses, du sport, le ménage, la bouffe, du bricolage, l'amour ?... Je la trouve émouvante. J'ai envie de lui dire. Vais-je oser ? Un type rentre, il semble la connaître. Qui est-ce ? Je crois comprendre que c'est son frère.



19h00. Cela fait 11h00 que les bureaux de vote sont ouverts. Celles et ceux qui n'ont pas encore déposé leur bulletin dans l'urne ont encore 1h devant eux pour le faire. Entre 8h00 et 19h00, qu'ont-ils fait ? La glande, du taf, des courses, du sport, le ménage, la bouffe, du bricolage, l'amour ?... Je la trouve émouvante. J'ai envie de lui dire. Vais-je oser ? Un type rentre, il semble la connaître. Qui est-ce ? Je crois comprendre que c'est son frère. Il est temps que je fasse quelque chose.



20h00. Cela fait 12h00 que les bureaux de vote sont ouverts. Celles et ceux qui n'ont pas encore déposé leur bulletin dans l'urne ne peuvent plus le faire. Entre 8h00 et 20h00, qu'ont-ils fait ? La glande, du taf, des courses, du sport, le ménage, la bouffe, du bricolage, l'amour ?... Je la trouve émouvante.




vendredi 26 juin 2020

Othman Nasrou, de Trappes et de raison(s).




En deux expressions, les raisons qui m'ont poussé à bousculer pour Trappes, mes réflexes partisans de militant politique et syndical de gauche.

Municipale de 2014 : "La République attentive"

Municipale de 2020 : "L'appel du 26 juin"

L'appel du 26 juin.






Chers Trappistes, 

Trappes est notre petite patrie et a besoin de nous pour fermer la parenthèse d'un mouvement d'ambition parisienne qui, dans le circonscription, n'a servit personne et même pas lui-même. 
Notre vote, dimanche prochain, sera l'unique occasion de dire « non-merci, j'ai déjà donné » à ce mouvement dont les postures infécondes démontrent que son nom est déjà une promesse qui ne peut pas être tenue : « Génération.s ! » 

A celles et à ceux qui en douteraient encore, je rappelle la situation inextricable dans laquelle ce mouvement nous met tous : 
ou bien nous votons Othman Nasrou et il nous reproche de choisir le candidat de la droite ; 
ou bien nous votons Guy Malandain et il nous reproche de choisir le candidat de Macron ; 
ou bien nous ne votons pour personne et il nous reproche de céder au dilemme qu'il a lui même énoncé : « combattre ou trahir »

Ce dilemme de Guillotine, de mort, doit nous rappeler les mots que Guy Malandain a prononcé un jour : 
« A tout problème de la vie entre les hommes, il y a toujours une réponse de guerre et une réponse de paix. 
Il faut évidement choisir la réponse de paix, même si c'est la plus difficile. » 

Dimanche prochain, le 28 juin, nous devons choisir la réponse la plus difficile, celle du large rassemblement, celle de l'union locale, celle d'Engagement Trappes Citoyens dont Othman Nasrou est la pierre angulaire et Mustapha Larbaoui la clef de voûte. 

Nous devons faire ce choix parce que les fractures éducatives, sociales, économiques, culturelles, démocratiques de notre ville ont besoins de réponses fortes, de réponses solides. 
Et ces réponses auront toutes leurs légitimités, leurs puissances, auprès de l’État, de la région, du département, de l’agglomération, si elle sont portées par une majorité municipale qui incarne les jours heureux de la démocratie française: 

des droites républicaines et des gauches démocratiques rassemblées pour faire front, front républicain devant l'adversité. 


Chers Trappistes, Trappes notre petite patrie ne vit pas en dehors du monde, en dehors du temps ; elle fait partie intégrante de la République Française et de son histoire. 
Et « Sans la nostalgie et sans l'attente du lendemain, que serait la vie ? » 

Bien à vous, bien à Trappes.



La République attentive (mars 2014).




Je me souviens de cette concitoyenne que le ministre Valls tançait devant les caméras de télévision. C'était à Trappes en juillet 2013. Nous assistions à un triste spectacle : un ministre socialiste envoyait au diable la meilleure tradition démocratique. Je parle de cette tradition où l'on reconnaît que la parole du premier venu contient toujours une part de vérité. La parole de notre concitoyenne ne contenait-elle pas cette part de vérité ? Ne rappelait-elle pas ce que l'actuel gouvernement doit aux Trappistes ?

En me remémorant cet incident, je pense à ce mot de Sacha Guitry qui, sûrement, parle à notre président de la République : « Être fidèle, c'est, bien souvent, enchaîner l'autre ». Les partis de gauche prétendent-ils s'enchaîner aux électeurs de Trappes pour gagner les élections ? Le président de la République a pourtant libéré les Trappistes. Je suis tenté de dire qu'il ne l'a pas fait par  Closer : il l'a fait par le manque de pugnacité de son gouvernement !

Le Parti communiste ne se prive pas de critiquer la politique économique du Gouvernement. Ils la qualifient  de « politique de droite ». Au Parti socialiste on ne fait pas mieux. Son aile gauche grogne vertement contre le « Pacte de responsabilité ». A l'occasion des municipales, tout est fait pour dissimuler ces dissensions. Ces deux partis politiques y ont intérêt. Le Parti socialiste ne peut pas se permettre d’amoindrir la crédibilité que lui laisse son statut sympathique de parti de « gauche ». Le Parti communiste nourrit l'espoir de conserver des mandats locaux qu'il ne peut gagner qu'avec l’habile connivence du Parti socialiste.

Cette connivence est habile mais trompeuse. Elle profite de l'habitude irréfléchie qui consiste à donner le Parti socialiste pour la gauche et à donner de la gauche au Parti socialiste. Elle équivaut à faire le jeu du « ni gauche, ni droite » au niveau national comme au niveau local. Sommes-nous alors engagés vers l'inexorable ? Les citoyens de ce pays sont-ils invités à confier les affaires publiques à ceux qui contestent le clivage gauche-droite ? Je parle bien sûr du Front national. Contre le Front national le courant dominant à gauche se borne à « scruter tous les « dérapages » des forces conservatrices afin de pouvoir les accuser de « faire le jeu de l'extrême droite » ». Pourtant, cette tactique « équivaut à accepter que [l'extrême droite] devienne peu à peu maître du jeu », comme le souligne l'excellent Serge Halimi.

Benoît Hamon, dont je fut partisan, au Parti socialiste, de ses courants « Nouveau parti socialiste » puis « Un monde d'avance », peut-il contredire cette analyse ? Je me souviens de son livre de 2011, « Tourner la page. Reprenons la marche du progrès social ». Il y emploie une formule dans laquelle je reconnais mon engagement syndical : le « dilemme de la gauche : combattre ou trahir ». Son gouvernement ne combat pas. La municipalité sortante qu'il a rejoint préfère, depuis son accession à la majorité municipale en 2001, la promotion immobilière à la promotion sociale des habitants.

Cela ne doit pas être un obstacle pour Benoît Hamon. Pour cet animateur de l'aile gauche du Parti socialiste, la rupture est toujours remise au lendemain. Une fois que lui sera retirée sa fonction gouvernementale, il retrouvera sa place à l'Assemblée nationale au côté de ses autres camarades socialistes...

Prenez y garde ! Les dirigeants socialistes et apparentés de ce pays n'ont pas la force de dresser le constat de Barack Hussein Obama. Pour le président démocrate des États-Unis d'Amérique « l'inégalité constitue le problème-clé de notre époque ». Que faire quand, comme moi, on est un sympathisant de gauche ? Soutenir la gauche comme on soutient une équipe de sport plutôt qu'une autre ? Se mettre en retrait de la vie municipale comme je le fais depuis 2008 ? Trappes, notre « petite patrie », présente tous les symptômes d'une ville malade de ses dirigeants socialistes et apparentés ; devant ce constat cruel j'ai rejoint, dans une démocratie qui évolue sous la loi suprême du suffrage universel, la liste conduite par Othman Nasrou.

Certes, Othman Nasrou est soutenu par l'UMP, l'UDI et le Modem mais, à tout le moins, son appartenance à aucune de ces formations politiques garantit-elle aux électeurs de Trappes de ne plus être considéré comme la « chair à canon » électorale d'une gauche qui ne sait plus où elle habite. Sereinement, Othman Nasrou m' encourage à réclamer une République attentive à nos difficultés de Trappistes par la définition de mesures sociales, éducatives, juridiques, fiscales et économiques qu'avec mon complice, Kamal Benmarouf, j'ai âprement discutées.

Sans doute savons-nous que les habitants de Trappes empruntent chaque jour la rue qui porte le nom de Jean Jaurès. Cette figure tutélaire de la République appartient à toutes celles et à tous ceux qui estiment qu'elle a encore quelque chose à nous dire. En cette « année Jaurès », j'ai rejoins la liste d'Othman Nasrou avec en tête la parole du grand homme : « La méthode essentielle du prolétariat doit être celle [qu'avait] esquissée [le marxisme] : la méthode complexe d'une classe à la fois très vivante et très âpre qui se mêle à tous les mouvements pour les ramener sans cesse à sa propre fin ». Avec l'opposition formée par Othman Nasrou, je veux croire que la politique municipale sera ramenée au propre intérêt des Trappistes, de tous les Trappistes.

(source : Trappes de ma fenêtre)