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mardi 28 novembre 2017

Trappes, témoin de la gauche « post mortem »

Depuis 2014 les élus de la gauche municipale, qu'ils se réclament de Benoît Hamon ou de Guy Malandain, passent et repassent place Jean Jaurès devant des mots que Jaurès ne reconnaîtrait pas lui-même : « Je n'ai jamais séparé la République de l'idée de justice sociale sans laquelle elle n'est qu'un mot ». Qu'est-ce donc ce mot qui ne resterait « qu'un mot » dans cette tour de Pise sémantique qui ne ressemble pas à notre grand homme ? Est-ce « la République » ou la « justice sociale » ? Ou bien « la République » est un mot et la « justice sociale » donne à la République son véritable sens ; ou bien la « justice sociale » n'est qu'une option parmi tant d'autres et « la République » se suffit à elle-même. Entre la « justice sociale » et la « civilisation morale » les Trappistes sont priés de choisir ! Pourtant, retrouvant la citation exacte de Jean Jaurès le choix est déjà fait, lequel poussé jusqu'au point final de ladite citation nous parle de discussion avec « les travailleurs » sur « les grands intérêts du travail ». Le choix est fait, dis-je ! La « justice sociale » de Jean Jaurès n'est pas une option, elle n'enfouit pas la République dans la tombe de Jules Ferry à Saint-Dié « en face de cette ligne bleue des Vosges d'où monte [...] la plainte touchante des vaincus », elle avance !
Que s'est-il donc passé qui me fasse revenir au Jaurès de Trappes ? Rien justement, absolument rien du côté des « l'idée » et de la « justice sociale ». Le 25 septembre dernier, en séance du conseil municipal, le maire de Trappes Guy Malandain a fait passer son Jules Ferry comme une lettre à la Poste... enfin presque ! Peut-être a-t-il trouvé tellement grotesque la notice biographique, rédigée pour justifier le nom de la future école de la rue Pierre Semard de Trappes, qu'il n'a pas osé la faire lire en séance par son délégué à la culture. Bien lui en a pris ! Chaque point de ladite notice biographique donnait envie d'entonner « Elle n'est pas morte » d'Eugène Potier ou de chanter à tue-tête« Sacré Charlemagne » de France Gall. La première chanson convoquée pour réveiller le souvenir de « Ferry-famine » ou de « Ferry l'affameur »aux prémices de l’insurrection parisienne de « la commune » ; la seconde, pour ne prendre que le parti d'en rire : Guy Malandain est probablement le seul membre du conseil municipal qui a réellement connu l'école de Jules Ferry... Peut-être croit-il encore à la légende qui affublait Charlemagne d'une barbe fleurie, lequel, pourtant, était imberbe !

Or, face au saugrenu, je m'attendais à une intervention magistrale de notre professeure d'histoire Sandrine Grandgambe ; je l'attends encore ! Ainsi aurais-je pu lui dire : « Je vous respecte et je vous aime ». Hélas, hors de sa chapelle, point de salut chez notre historienne pour le magistère intellectuel légué aux enseignants par de courageux dreyfusards. Je rends donc à Ferdinand Buisson les mots qu'il reçut de Elie Pécaut, lequel exprimait au premier toute sa reconnaissance pour son parti pris courageux : le ralliement au dreyfusisme lors des obsèques de Félix Pécaut, dreyfusard de la première heure et père de Elie. Mais rendant à Buisson ce qui est à Buisson, et aux Pécaut ce qui est aux Pécaut, tombe le masque de Grandgambe. Le 25 septembre dernier, notre enseignante, qui n'en n'est pas moins conseillère communautaire, conseillère régionale et qui à l'époque pouvait encore prétendre à la fonction de première secrétaire départementale du Parti socialiste, a dissipée les apparences trompeuses sur la considération qu'elle porte à sa mission de professeure : l'éducation à la liberté ! Une liberté qui ne se mesure pas seulement dans le progrès de l'instruction, mais aussi dans la défense des droits civiques : « l'obligation de ne jamais oublier, citoyen, qu'il est professeur, et professeur, qu'il est citoyen » comme le dit la fameuse délibération de la Ligue des droits de l'homme de 1901.

Soyons clairs : par son silence, Sandrine Grandgambe a investi le maire de Trappes Guy Malandain d'une autorité à laquelle il ne peut prétendre, celle d'exiger une stricte neutralité d'un enseignant dans sa vie civique. Une neutralité que même les chefs hiérarchiques de l’Éducation nationale ne sont plus en droit d'exiger ! Frappée par une étrange paralysie, le silence de Sandrine Grandgambe était assourdissant devant une notice finalement divulguée qu'aux seuls élus. Pas de stylo rouge pour corriger une biographie dont l'auteur n'a pas osé préciser que l'école du «peuple » de Jules Ferry n'était pas celle de « l'égalité des chances » ; rien pour rappeler que ladite école s'est effacée dans les années 1960 devant le constat accablant pour une grande puissance, de 15 % d'une classe d'âge au bac. Courage fuyons encore devant celui qui a prononcé en 1885 le discours énonçant les présupposés colonisateurs de la gauche française sous la IIIe République : « le premier manifeste impérialiste qui ait été porté à la Tribune » selon l'historien et journaliste français, spécialiste du Maghreb et militant anticolonialiste, Charles-André Julien. Et, passant de la thèse à l’antithèse, notre enseignante aurait-elle pu souligner au moins ce que nous devons encore au grand homme de Guy Malandain : la liberté de la presse, la liberté syndicale, la liberté de réunion et la loi municipale qui allait faire que les maires ne seraient plus désignés par l’État mais par des conseillers municipaux directement élus par les citoyens. Mince ! Était-ce si compliqué pour une agrégée d'histoire ? Par intérêt ou par désinvolture notre partisane de Benoît Hamon a laissée s'envoler la notice ; « tant pis pour « l’intellectuel » et le « magistère » semble-t-elle penser, l'éducation et la liberté, « les idées » et la « justice sociale », que les Trappistes se démerdent avec les lubies de Malandain ! »

Doit-on s'étonner que ce soit moi, l'unique ouvrier de l'assemblée communale, qui rappelle Sandrine Grandgambe à son devoir moral de professeure ? Pas vraiment ! D'où je parle on craint les discours qui endorment sur l'éducation et la culture, lesquels n'empêchent pas Nabila de croire que « La Joconde a été peinte par Picasso ». En d'autres termes, on redoute la fausse bienveillance qui flatte et qui dans le même temps nous prend pour des cons. Dès lors, suis-je plus contrarié qu'amusé de constater que chaque hommage public qui est rendu à Trappes, depuis le début du mandat, prend l'allure du fameux « dîner » de Francis Veber, « Le dîner de cons ». « Mais pour moi, si je puis dire à l'instar de Jean Jaurès, qui n'ai jamais séparé la République des idées de justice sociale, sans lesquelles elle n'est qu'un mot, je me sens bien à mon aise pour discuter avec tous les travailleurs, d'où qu'ils viennent... » Je me rassure alors que les quelques mots que j'ai adressés en séance le 25 septembre dernier au maire de Trappes Guy Malandain, me permettent de saluer la position de deux collègues de l'assemblée communale : l'ancien syndicaliste et conseiller régional communiste, Jean-Yves Gendron et le Président du groupe Les Républicains au conseil régional d’Île-de-France, Othman Nasrou.

Jean-Yves Gendron croit à la primauté de la société sur les comportements individuels, Othman Nasrou fait sienne la pensée de Soljenitsyne : « la ligne de partage entre le bien et le mal passe par le cœur des hommes ». Tous deux, d'un même pas, ont décliné l'offre d'un hommage public à Jules Ferry. Le premier pour souligner un abus d'oubli devant l'histoire de la gauche ; le second pour revendiquer une juste mémoire de l'un des pères de la République. Il m'a semblé alors qu'ils sonnaient le glas pour la gauche municipale, laquelle dans son agonie ne sait plus à quel grand homme se vouer pour justifier l'histoire de Trappes qu'elle prétend écrire... Plutôt que de s'en désespérer ou de s'en réjouir il est certainement plus utile de s'interroger sur l'abandon du dreyfusisme par la gauche, dont Sandrine Grandgambe et consorts, à l'évidence, ne considèrent plus comme un « marqueur » idéologique. Peut-être pourrons nous alors redécouvrir collectivement la conviction de Jean Jaurès: « Le courage, c'est de ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions et des forces... c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense.» Et ainsi donc, faire sien le refus de Ferdinand Buisson devant les fatalités et l'écrasement : le devoir de réflexion critique est la véritable obligation morale du citoyen.

Mais voici la retranscription de mon adresse au maire de Trappes le 25 septembre dernier :


« Monsieur le maire,

Je vous le dis sans détour, la morale républicaine de Jean Jaurès n'est pas celle de Jules Ferry. Celui que nous avons honoré en 2014 pense que vouloir la vérité, aller à l'idéal, comprendre le réel est le premier moment de la démocratie. Jules Ferry lui, veut créer « la religion de la patrie, une religion dit-il qui n'a pas de dissidents ».

Or, un mouvement de dissidence se constitua. On le doit à Félix Pécaut, inspecteur général, directeur de l'école de Fontenay-aux-Roses et surtout l'ami de celui qui a élaboré et appliqué les lois scolaires de Jules Ferry. Félix Pécaut a du faire preuve d'une immense patience, d'une immense détermination et sans doute d'une immense amitié pour convaincre l'héritier de Jules Ferry, Ferdinand Buisson, de rejoindre les partisans du capitaine Dreyfus.

La puissance des mots de Félix Pécaut persuaderont Ferdinand Buisson. En tout premier lieu il s'investit comme Jaurès dans le dernier combat strictement dreyfusard, celui qui doit déboucher sur la réhabilitation pleine et entière du capitaine Dreyfus par la Cour de cassation le 12 juillet 1906. Avec Jaurès encore, il contribue à faire de la loi de 1905 le texte emblématique de la nouvelle démocratie républicaine ; l'héritier de Jules Ferry passe de la « religion de la patrie qui n'a pas de dissidents » à « la liberté de conscience ».

Monsieur le maire, je ne participerai pas à ce vote. En premier lieu parce qu'on ne peut pas m'ôter ce qui me reste de gauche. En second lieu parce que ma position géographique dans cette assemblée ne me permet pas de vous convaincre de la sincérité de ma conviction. Je resterai donc spectateur de votre choix et de celle de votre majorité pour ne pas juger moi-même mon idéal : plutôt l'héritier de Ferry que Ferry lui-même, plutôt la « liberté de conscience » que la « religion de la patrie ».

Merci. »

lundi 19 juin 2017

Est-ce bien les élus qui ont été dégagés ? N'est-ce pas plutôt les électeurs ?

Le cycle de l'élection présidentielle s'est achevé avec le second tour des élections législatives. Celles-ci nous livre une Assemblée nationale composée de députés très mal élus. Ainsi, les législatives 2017 renouvellent 75 % des députés, un record sous la Ve République qui, avec presque 60 % d'abstention (57,36% exactement), a été atteint sans la majorité des citoyens. On peut alors s'interroger : La démocratie française est-elle redevenue censitaire ? La liste ci-dessous, des articles publiés sur ce blog, récapitule mon parti pris durant cette période, laquelle commence par les élections primaires ouvertes qui déjà me semblaient exclure de nombreux concitoyens. En survolant cette période je m'interroge : est-ce bien les élus qui ont été dégagés ? N'est-ce pas plutôt les électeurs ? Si oui, au profit de qui et de quoi ?


vendredi 16 juin 2017

Stéphane D. , Trappiste, électeur de gauche : « le 18 juin, je vote Jean-Michel Fourgous ! »

Pour la première fois, depuis que j'ai atteint l'âge de voter, j'accorde mon suffrage à un candidat de droite aux élections législatives. Il s'agit du maire d’Élancourt, par ailleurs Conseiller départemental des Yvelines et vice-président de l'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, l'ancien député de la circonscription, Jean-Michel Fourgous. A une époque où l’on tient à conserver à tout prix une image progressiste, de gauche, en ayant peur d’avoir « mauvaise réputation », d’être catalogué comme un « nouveau réactionnaire » ou un suppôt de l’extrême droite, suis-je en droit de faire valoir ma liberté de penser et mon autonomie de jugement ? En effet, je crois que le candidat LR Jean-Michel Fourgous à un avantage indéniable sur la candidate de La République En Marche au second tour de la législative de Trappes, comme il l'avait au premier tour sur l'affranchi socialiste Benoît Hamon : il s'inscrit dans le camp d'un « progrès » qui n'est pas synonyme d'un « changement » sans but ni sens. Voici, en quelques mots, ce qui me permet de le dire.


Mettant un zeste de philosophie dans mes propos, je me rallie à Fichte qui, fort justement, disait qu'on n'a pas le droit de présupposer la bonté et la perfection de l'homme. Sa réflexion m'invite à ne pas décharger sur les autres les conséquences de ma propre action. Je prend dès lors, le parti de le rappeler : Jean-Michel Fourgous n'a pas craint de faire retirer son nom en 2007, d'un document qui proposait de rétablir la peine de mort pour les auteurs d'acte de terrorisme. A l'heure où, dans la famille socialiste, on jaspine sur la responsabilité de Hollande, de Valls ou des « frondeurs » face à l'effondrement du parti, n'est-il pas rassurant de voir un homme politique se reconnaître des défaillances communes avec les autres hommes en admettant qu'il s'est trompé ? Ainsi, Jean-Michel Fourgous ne veille pas sur la flamme d'une pure doctrine droitière afin qu'elle ne s'éteigne pas ; il se présente aux électeurs en homme responsable.

A propos de flamme, quittons l’Allemagne et ses philosophes pour regagner la France dont le peuple dit-on, est plus littéraire que celui des concitoyens de Martin Luther. Certes, Jean-Michel Fourgous est l'auteur de six livres qui ne relèvent ni du romans ni de la poésie ni des humanités. Il n'en n'est pas moins le partisan d'une économie de combat qui a fait dire à François Rabelais « les nerfs des batailles sont les pécunes ». Pour l'ancien député, il existe une bataille à remporter, celle de l'emploi ; elle doit se gagner en prêtant judicieusement du risque à l'épargnant et au contribuable argenté. Dans la loi du 26 juillet 2005 pour la confiance et la modernisation de l'économie, Jean-Michel Fourgous est l'auteur d'un amendement phare. En quelques mots, je dirai que cet amendement permet de faciliter aux gros épargnants un engagement dans des placements à risques, c'est-à-dire composés de 20% au moins de fonds risqués en actions d'entreprises. De même, il est à l'origine de l'amendement de la loi TEPA de 2007, lequel permet au contribuable assujetti à l'ISF, de diminuer une partie de son impôt en investissant au capital d'une PME. Cette mesure a permis à 73 249 contribuables d'injecter 660 millions d'euros dans le capital des PME en 2008. Jean-Michel Fourgous cherche donc les moyens de renouveler le financement de l'économie, il veut poser des actes qui comptent face au mal du temps, le chômage. 

Luther, Rabelais et les pécunes me conduisent à la Renaissance, laquelle mène à l'Italie. Enjambant les âges, je salut la mémoire de Carlo Rosselli, socialiste, antifasciste italien, assassiné en 1937. « Le socialisme, disait-il, c’est quand la liberté arrive dans la vie des gens les plus pauvres ». Les élèves et les parents d'élèves des quartiers populaires le savent-ils ? Quand un établissement scolaire se dote d'appareils numériques pour les classes ils le doivent en partie à Jean-Michel Fourgous. Notre candidat à la députation est l'auteur d'un rapport sur la modernisation de l'école par le numérique que, le 25 août 2009, lui commanda le premier ministre François Fillon dans le cadre d'une mission auprès du ministre de l'Education nationale, Luc Chatel. Les conclusions dudit rapport on fait leur œuvre dans les collectivités préoccupées par l'instruction de nos enfants. Le savent-ils encore ? Jean-Michel Fourgous est un maire actif contre la réforme des rythmes scolaires. L'élu a ainsi rassemblé autour de lui un collectif de maires contre ladite réforme. Alors ministre de l’Éducation nationale, Benoît Hamon a donc dû autoriser un assouplissement dans la mise en œuvre des nouveaux rythmes scolaires, un assouplissement qui n'a pas marqué la fin du combat du maire d'Elancourt, Jean-Michel Fourgous : le 18 mai 2015, le Syndicat des Inspecteurs de l’Éducation nationale (IEN) dresse un bilan négatif de la réforme devant l'Inspection générale de l’Éducation nationale (IGEN) !


En résumé de mes propos ci-devants, la vérité, la réalité et l'idéal donne figure à un homme de droite qui, beaucoup plus que ne voudrait le reconnaître l'homme de gauche, met l'homme au centre de ses préoccupations. Ses engagements témoignent du débat permanent des mouvements libéraux et néo-gaullistes qui constituent la droite républicaine. On pourrait ainsi dire que chez Jean-Michel Fourgous il y a autant le désir de moderniser la France, qui fait de lui un gaulliste libéral, que le refus de voir la société comme nécessairement porteuse de progrès, qui fait de lui un républicain conservateur. Ainsi, peut-on signaler que dans la ville du premier ministre Edouard Philippe, le Havre, Léon Gambetta tint le 18 avril 1872 un discours qui satisferait certainement Jean-Michel Fourgous : « … il n'y a pas de remède social, parce qu'il n'y a pas une question sociale... Il n'y a pas, je le répète, de panacée sociale, il y a tous les jours un progrès à faire, mais non pas de solution immédiate, définitive et complète. » Pour mémoire, je le rappel, en 1872 le projet de la République sociale n'avait encore pris ni ses marques ni son envole, il est alors amusant de souligner que le « Jaurès d'avant Jaurès », dont la statue a été érigée à Trappes par le maire Guy Malandain, sous l'égide de Benoît Hamon, défendait justement la politique de Gambetta. Au titre de quelle expertise locale devrais-je dès-lors faire barrage à Jean-Michel Fourgous à la législative de Trappes ? Je n'en vois guère que des sectaires qui, faces au raz de marée du mouvement d'Emmanuel Macron aux élections législatives, font oublier le mot de Pierre Mendès-France, le moins gaullien des figures tutélaires de la gauche : « un plébiscite, ça se combat ». Le 18 juin, je voterai donc pour Jean-Michel Fourgous et sa suppléante centriste, Sonia Brau première adjointe au maire de Saint-Cyr-l'Ecole et conseillère départementale des Yvelines.

jeudi 1 juin 2017

Citer Jaurès c'est bien, bien le citer c'est mieux !

Un hommage républicain n'est qu'un rituel religieux s'il n'est destiné qu'à expulser des démons ; une statue ne demeure qu'un morceau de bronze si les mots choisis pour l'éclairer ne sont pas lumineux. J'ai adressé un courriel au maire de Trappes, Guy Malandain le 8 janvier 2016. A ce jour, ce courriel est toujours sans réponse ; en le relisant, je m'interroge : suis-je l'élu d'une ville où plus rien ne fascine autant la gauche que de se contempler dans les médias et à désespérer de ne pouvoir rattraper sa propre image ?



Courriel du 8 janvier 2016 au maire de Trappes, Guy Malandain.




Monsieur le maire,

Je transmet à la bienveillante diligence de votre directeur de cabinet, Monsieur Bouchereau le soin de vous faire part de ma profonde tristesse, depuis un an et plus, de ne pas avoir vu corriger par vos services une inexactitude qui pourrait couvrir de ridicule Trappes et se habitants, ses élus et son maire si nous n'y prenons garde ; je parle de la citation rapportée à l'entrée Sud de la mairie qui affuble le normalien Jean Jaurès d'une maîtrise approximative de l'expression française, et témoigne d'une pensée unilatérale contraire à son éclectisme de génie.

N'étant moi-même ni normalien, ni bachelier ni même détenteur du remarquable Certificat d'études je ne me livrerai pas ici à un inutile exposé à votre endroit sur la règle d'usage des pronoms relatifs, du singulier et du pluriel. Je peux en revanche, en tant que jaurésien amateur, vous faire savoir que l'exacte extrait de l'article donné le 24 octobre 1887 par Jean Jaurès à la Dépêche de Toulouse sous le titre de « Lettre à Jacques Balfet », est du point de vue de la grammaire, de la sémantique et en fin de compte de sa hauteur d'âme, tragiquement différent de celui de Trappes. Je cite : « Je n'ai jamais séparé la République des idées de justice sociale, sans lesquelles elle n'est qu'un mot ».

Avec l'espoir d'amorcer par ce billet la juste réparation d'un hommage de Trappes et de ses habitants aux idéaux du grand Jaurès, je vous prie d'accepter, Monsieur le maire, avec mes vœux républicains et fraternels de nouvel an, l'expression de ma parfaite considération.

Stéphane Dumouchy, conseiller municipal.

mercredi 10 mai 2017

Samedi 13 mai, les 50 ans de l’OMS (Office Municipal des Sports) de Trappes.

Au moment où je livre ces lignes le site internet de la mairie de Trappes n'a toujours pas informé les internautes d'un événement qui concerne pourtant les nombreux sportifs, clubs et associations de la ville ainsi que tous les habitants (enfants, jeunes, adultes, aînés) pratiquants ou non d'un sport : les 50 ans de l'Office Municipal des Sports (OMS). 
Je laisse aux Trappistes, du moins à ceux qui aiment résoudre les énigmes, le soin de percer le mystère de l'apparente indifférence de la municipalité pour cet événement. 
Qu'il me soit alors permis de relater ici l'honneur que m'a fait la direction de l'Office Municipal des Sports (OMS) de Trappes. Je retranscris donc l'éditorial qu'elle m'a demandée de rédiger pour le numéro 50 de son bulletin consacré à ce cinquantième anniversaire.

Les 50 ans de l'Office Municipal des Sports (OMS) de Trappes, le samedi 13 mai 2017 au gymnase Broustal
Venez nombreux car cet événement est ouvert à toutes et à tous, sportifs ou non !



« Si l'OMS n'existait pas il faudrait l'inventer. Il témoigne, si je puis dire, du meilleur dans le mouvement sportif : le lien aux autres par le fait associatif, et, le sport, comme activité du temps libre, de l'éducation et de la santé qui, le temps de la pratique, émancipe momentanément du quotidien. 

Une libération qui n'interdit pas de délirer sous les projecteurs en s'imaginant, le temps d'un match, être un grand champion, et pourquoi pas « le petit Prince du Parc Astrid », Franky Vercauteren, né à Molenbeek ? 

Oui, le sport ne peut être dissocié du social et du politique. A condition toutefois de ne pas faire porter aux associations des responsabilités qui relèvent des politiques publiques ni de culpabiliser les bonnes volontés du sport de l'échec de cette politique ! A le dire, il est juste décidément de critiquer la République des « valeurs » qui, progressivement, efface la remise en cause des inégalités sociales au profit de choix qui légitiment dans le sport une hiérarchie sociale, fondée sur le mérite, la compétition sportive et ses mises en scène. 

Prenons-y garde ! L'OMS de Bernard Hugo en 1967 comme celui de Gérald Monniot en 2017 s'inscrit dans la volonté de faire vivre le sport dans la Cité. 

Une continuité d'action qui traduit toute la passion de ses bénévoles en faveur du sport pour tous. Car si la République des « valeurs » veut faire des Trappistes de dociles enfants de la démocratie, ils n'en demeurent pas moins ceux de l'impossible quête de l'égalité. 


Stéphane Dumouchy 
Membre du Comité Directeur »

lundi 1 mai 2017

Le 7 mai et le 11 juin 2017, je voterai contre l'extrême droite de Marine Le Pen.

On dit que les voleurs de grands chemins demandent « la bourse ou la vie » à ceux qu'ils attaquent. C'est ainsi du moins qu'ont les faits parler au théâtre ; c'est ainsi au moins que Marine Le Pen voudrait séduire les électeurs : « Contre la droite du fric et la gauche du fric, je suis la candidate de la France du peuple », la bourse ou la vie ! Comme un éclair sur mon vote du second tour de l'élection présidentielle le 7 mai prochain, je retranscris l'allocution que m'autorisa la sénatrice PS des Yvelines Catherine Tasca alors ministre de la culture de Lionel Jospin et député suppléé à l'Assemblée nationale par le maire de Trappes Guy Malandain. Ainsi, au matin du 1er mai 2002, contre le candidat du Front national à la présidentielle, Catherine Tasca convoqua les forces locales « de progrès » à la base de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines. Jacques Pastrie, responsable local du mouvement de Jean-Pierre Chevènement, m'y présenta au titre de « jeune de Trappes » non sans malice ; j'avais 34 ans mais à ses yeux l'espoir indéfectible que le peuple ne succombe pas aux sirènes qui se profilaient alors.A l'adresse des jeunes générations, je le rappelle pour mémoire, l'éviction du premier ministre socialiste Lionel Jospin par le candidat du Front national Jean-Marie Le Pen, au premier tour de l'élection présidentielle, fut « comme un coup de tonnerre » le 21 avril 2002. Il s'en est suivi, contre le candidat d'extrême droite, l'une des manifestions les plus importante du 1er mai à Paris et en province. Ce mouvement populaire présagea la victoire écrasante du président de droite sortant Jacques Chirac, au second tour de l'élection présidentielle, par 82,21 % des suffrages le 5 mai.


Mon allocution au meeting Catherine Tasca de la base de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines, le 1er mai 2002.


« L'heure est au rassemblement pour dire encore une fois notre conviction : il n'y a pas de commune mesure entre l'idéal républicain et l'extrême droite.

Tout ne se vaut pas !

Des milliers de citoyens l'on rappelé le 21 avril 2002. 

Il y sont parvenus en nous faisant éprouver un sentiment que sans doute éprouvent-ils eux-mêmes tant leur choix politique semble démontrer qu'ils sont acculés.
Ce sentiment est la honte.
Nous en sortirons quand les thèses de l'extrême droite ne seront plus à l'esprit de nos concitoyens qui vivent en milieu populaire.
J'aimerais pouvoir les convaincre d'abandonner ces thèses en deux mots : mouvement social.

Peut-être me comprendront-ils mieux si j'en appel au témoignage d'un citoyen d'un pays qui a connu la pire des expériences d'extrême droite, l'Allemagne.

Écoutons le :

« L’Allemagne ne connaît pas le droit à la révolte, action qui est tout de suite considérée comme un acte criminel.
Cette révolte qui a souvent été le moteur de transformations sociales, cette possibilité de révoltes sociales, a été refoulée à cause du national socialisme, cette monstruosité qui a culminé à Auschwitz.
Ainsi, nous avons une démocratie sans histoire de luttes pour la démocratie, ce qui veut dire sans histoire de confrontations sociales.
L'Allemagne a toujours besoin d'un consensus. »

Ces propos sont de Joska Fischer, leader des Verts allemands et actuel ministre des affaires étrangères du gouvernement Shröder.

Ces propos me donnent envie de dire aux classes populaires, qu'un pays qui arrive à sortir de l'expérience de l'extrême droite reste longtemps terrorisé par la moindre revendication sociale et politique.
Ils me donnent envie de leur dire encore que si en tant que co-souverains de la République ils ont, par le suffrage universel, le pouvoir d'attirer l'attention de leurs concitoyens, ils ont aussi la liberté de ne pas choisir la politique du pire.
Nous devons enfin leur dire que s'ils n'ont plus confiance en nous, gens de gauche, nous nous avons toujours confiance en eux.
Car nous savons qu'ils sont à l'origine de nos convictions, qui, toujours, nous feront espérer pour eux cette force qu'évoquait le poète Lamartine.
Comme ce grand ancêtre de la République, nous savons que cette force permet aux petits de dire aux puissants, droit dans les yeux : « Tu as un jour pour être juste, moi j'ai l'éternité. » »


Épilogue : 


Jean Jaurès l'a dit : « Créer la démocratie en la dépassant a été, durant un grand siècle tourmenté et fécond, l’œuvre de la classe ouvrière. »
Par fidélité à ce que j'ai pensé et dit il y a quinze ans, je voterai pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle de 2017 comme je le fis pour Jacques Chirac en 2002 ; une position qui me fait prendre congé de Jean Lassalle dont la décision de voter blanc confine à l'oubli la pensée la plus concrète comme celle de Jacques Ellule : « Aujourd'hui (…) la loi de la politique est l'efficacité. Ce n'est pas le meilleur qui gagne, c'est le plus puissant, le plus habile. » Marine Le Pen me semble trop habile et trop puissante pour que je m'évite de voter pour son adversaire le 7 mai prochain.
Il se trouve néanmoins, en ce printemps 2017, que les mouvements libéraux et néo-gaullistes de la droite républicaine volent au secours de la démocratie française voulue par la classe ouvrière. Comme pour offrir un troisième tour à l'élection présidentielle j'accorderai mon suffrage au candidat de cette droite républicaine à l'élection législative de juin, Jean-Michel Fourgous.
En effet, l'extrême droite de Marine Le Pen doit trop de sa vigueur à la gauche de Emmanuel Macron et de Benoît Hamon qui, en inaugurant une « troisième voie », est devenue le pompier-pyromane de la démocratie. A ce propos, je livre un extrait saisissant du journal suisse Zeit-Fragen en 2010, qui évoque cette gauche et l'inspirateur de sa « troisième voie », le sociologue britannique Antony Giddens. Je cite : « Après la chute du Mur, les gauches européennes ne se sont guère manifestées. Puis elles se sont enthousiasmées pour la globalisation, pour la troisième voie d'Antony Giddens: on allait vers la « prospérité pour tous », surtout pour les habitants du Tiers Monde. Après une brève lutte, on en arriverait à un gouvernement mondial trotskiste. Le credo consistait à dissoudre petit à petit les États nations. On n'a pas demandé l'avis des peuples. On n'a pas dit non plus que cette évolution se produisait dans l'ombre et pour le compte de l'Empire. »
Ainsi, tout semble se passer comme si les idéaux de Marine Le Pen, de Emmanuel Macron et de Benoît Hamon devaient participer à cette étrange économie circulaire des idées où les uns produisent de mauvaises analyses dont les autres extraient le mécontentement afin de produire à leurs tours de mauvaises analyses... Je me rassure en me retournant vers Georges Pompidou : « Dans la vie des nations alterne la grandeur et la médiocrité. » Rien ne saurait donc être considéré comme perdu.

vendredi 21 avril 2017

Habitant-e-s de Trappes, votez et faites voter pour Jean Lassalle !

Le premier tour de l'élection présidentielle se déroule le 23 avril 2017 c'est-à-dire ce dimanche. Sans retenue politicienne ni arrière-pensée tactique, je vous engage à voter pour Jean Lassalle.




J'en énonce la première raison en affirmant que le clivage gauche-droite, durant cette campagne pour l'élection du président de la République, a largement été effacé au profit de quelque chose qu'il conviendra aux politologues de définir. On peut ainsi dire que Marine Le Pen est la colère et la peur, Emmanuel Macron et François Fillon l'idéologie de la finance et le mépris de classe, Jean-Luc Mélenchon la colère et l'arrogance ou encore Benoît Hamon le « clientélisme » charitable qui voudrait nous faire oublier le socialisme de Jules Renard : « Charité : hypocrisie qui donne dix sous d'attention pour recevoir vingt francs de gratitude. » 
Les adversaires de Jean Lassalle n'ont donc pas contestés sa position centrale sur l'échiquier politique mais joués sur les travers de la société française, il l'ont assigné à une identité supposée « rurale » avec l'espoir de signifier aux électeurs qu'ils ne sauraient voter pour un candidat « atypique » voir « nostalgique » sans se disqualifier eux-mêmes. Nostalgique ? Comme l'écrivain algérien Boualem Sansal l'a dit dans son « Petit éloge de la mémoire », « Sans la nostalgie et sans l'attente du lendemain, que serait la vie ? » Jean Lassalle a alors obtenu plus de parrainages que la favorite des sondages pour accéder à la course à l’Élysée, une course qu'il vit comme un ultime engagement civique auprès de ses « chers compatriotes »

Je le souligne avec enthousiasme : les « chers compatriotes » de Jean Lassalle ne sont pas que béarnais et paysans, dans l'esprit de Jean Lassalle ils sont aussi habitant-e-s des quartiers populaires. Je retiens alors comme seconde raison d'un vote pour Jean Lassalle les mots qu'il a prononcé en faveur de la soif de dignité que se reconnaissent les habitant-e-s d'une ville populaire comme la notre, Trappes. Je le cite : « Ceux qui vivent dans les quartiers font ce qu’ils peuvent pour s’en sortir ». Les choses sont dites, depuis trente ans les politiques de la ville menées par les différentes majorités n'ont pas améliorés grand chose. Elles se contentent de répartir la pauvreté plutôt que les richesses au nom de « l'alpha et l'oméga » d'une politique qui n'a toujours pas démontré son caractère émancipateur : la mixité sociale. Chez Jean Lassalle donc, pas de tours d'adresse et d’escamotage, face aux problèmes il va a l'essentiel. Cela m'amène à la troisième et dernière raison d'un vote pour Jean Lassalle que je cite à nouveau : « égalité des chances sur l'ensemble du territoire »

Cette dernière raison me semble la plus importante car elle engage les politiques à nous considérer de la manière dont nous devrions l'être, c'est-à-dire comme des citoyens, des co-souverains de la République ou, comme l'a dit Jean Jaurès, « des rois parmi un peuple de rois. » Jean Jaurès, dis-je ? Oui, celui que la majorité municipale a rectifié à l'entrée Sud de la mairie de Trappes en conjuguant sa citation au singulier alors que lui la conjuguait au pluriel. Je corrige la majorité pour réhabiliter Jean Jaurès à Trappes : « Je n'ai jamais séparé la République des idées de justice sociale, sans lesquelles elle n'est qu'un mot ».

En le faisant, je me dis que dimanche, tous ceux qui respectent notre intelligence de citoyenne ou de citoyen se réjouirons d'un choix émancipateur. Votez et faites voter pour Jean Lassalle !


Voir aussi : https://sdumouchy.wixsite.com/moncandidat2017 et cet article dans l'édition du 19 avril 2017 de Toutes Les Nouvelles de Versailles.


dimanche 9 avril 2017

Canto per ma mio : "Il chante pour ma mie"

Les internautes qui me suivent sur les réseaux sociaux le savent ; après avoir marqué dans ce blog ma défiance à l'égard des primaires ouvertes du Parti socialiste, de la droite, et du centre j'ai choisi un candidat à l'élection présidentielle qui me semble être moins bateleur que tous les autres et donc le plus respectueux de nos intelligences de citoyens. Il s'agit du maire de Lourdios-Ichère et député des Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle.Afin d'expliquer en partie la raison de mon choix, je retranscris deux posts que j'ai commis sur facebook, partage deux montages diffusés sur ma chaîne Youtube et une photo diffusée par mon compte Twitter. Car, j'en suis persuadé, ce qui confère à la mission politique son utilité vraie et sa vraie dignité, c'est le dialogue avec le citoyen. A ce titre je ne peux que vous conseiller de consulter le parcours et le projet de Jean Lassalle sur son site de campagne jeanlassalle2017.fr


#Presidentielle2017 : je m'engage pour @jeanlassalle. Twitter, le 8 avril 2017



Introduction du lien "Qui est Jean Lassalle, candidat surprise à la présidentielle ?". Facebook, le 30 mars 2017


"Portraiturer un politique qui ne rentre pas dans la catégorie analytique de la presse nationale parisienne ne semble un problème que pour ladite presse. Il faut donc ce tourner vers la presse régionale pour comprendre la quintessence de la candidature de Jean Lassalle. On y découvre alors un candidat capable de rappeler à la France ce qu'est son génie : "la République du un pour tous, tous pour un". Cette formule fera dire aux plus pessimistes que D'Artagnan est mort à Maastricht. Comme je me tiens du côté des optimistes je dirais plutôt que Cyrano de Bergerac a bel et bien existé et que le très parisien Molière ne se gratta pas pour faire quelques emprunts à son génie.
Molière ? Au moment où commence la 22e "semaine de la langue française et de la francophonie" il est amusant de penser que la "langue de Molière" aurait pu s’appeler aussi la "langue de Cyrano" ! Rapporté à Jean Lassalle elle roule le "r" de "rocaille" et de "République" comme le faisaient nombre des fondateurs de la démocratie Française.
Cependant, qu'elle soit de Molière ou de Cyrano la langue qui sert le portrait que fait Ouest France de Jean Lassalle permet de mieux comprendre cet esprit libre. Après l'avoir lu je me dis qu'il est sans doute utile - eu égard aux autres candidats qui n'ont retenu de la série "Nounours" que la dure réalité du "marchand de sable" - d'adresser à mes concitoyennes et concitoyens de France et de facebook cette saillie du fameux Cyrano pillé par Molière : “On ne doit pas croire toute chose d'un homme - parce qu'un homme peut dire toutes choses. On ne doit croire d'un homme que ce qui est humain.”
Allé peuple de France et de facebook : "Lassalle pour tous, tous pour Lassalle !" Car franchement imaginez-vous Le Pen, Macron, Fillon, Hamon, Mélenchon et les autres aussi bien ancré que lui dans nos réalités de citoyens Français ? Nous voulions un candidat qui nous comprenne et nous respecte. Il est à porté d'urne, il est JeanLassalle."

"Trappes-en-Yvelines : Jean Lassalle me rend dingue". YouTube, le 25 mars 2017




Introduction du lien "Intégralité des interventions de Jean Lassalle au grand débat". Facebook, le 7 avril 2017


"Le troubadour est défini comme celui qui sait trouver des vers et composer les musiques, il correspond à l'idée actuelle d'inventeur ou de créateur. En écoutant et en regardant les candidat-e-s à l'élection présidentielle je me dis que #JeanLassalle est une sorte de troubadour ou de "trouveur" de la politique. Pour autant, est-ce à dire que Arthaud, Asselineau, Cheminade, Dupont-Aignan, Fillon, Hamon, Le Pen, Macron, Mélenchon, Poutou, sont le contraire de Jean Lassalle, les inévitables bateleurs d'un régime politique et financier où l'on ne sait plus qui est qui, qui fait quoi et pour quels buts ? Prenons y garde ! L’illusionnisme ou la prestidigitation ne sont pas un art de la politique ; ou alors la politique n'est qu'un art de l’illusion qui nous fait prendre des vessies pour des lanternes !
Il me semble alors que Jean Lassalle nous raconte l'histoire d'une injustice bien réelle qui ne saurait trouver une issue heureuse sans la libération de nos consciences d'individus et de citoyens : celle de ses enfants, fils de député, qui auront moins de chance que lui, fils de berger. N'est-ce pas notre histoire qu'il raconte à travers les siens ? Je voudrais une issue heureuse pour nos enfants et ceux de Jean Lassalle, celle de l'émancipation gagnée à la puissance de l'intelligence du cœur et de l'esprit qui forme la bonne volonté, à la force du savoir qui apprend à raisonner et à manipuler les concepts pour créer et dompter l'outil.
Or, à parler d'émancipation, je me souviens que les thèmes les plus connus des troubadours sont épiques, avec la vie des chevaliers, et lyriques avec la poésie courtoise. Ils sont aussi très souvent satiriques et comiques, moraux ou religieux, et même juridiques ou politiques.
Les votes de Jean Lassalle à l'Assemblée nationale, son chant entonné devant collègues et ministres dans ladite assemblée pour sauver un service public de sa circonscription en 2003, sa gréve de la faim pour conserver les emplois de ses administrés en 2006, sa marche de 5 000 km et plus "pour entendre la désespérance des Français" en 2013, son tour d'Europe pour dresser le constat d'une désillusion commune en 2014, et, maintenant, sa candidature à la présidentielle ont quelque chose d'épique, de lyrique, de satirique, de moral, de politique.
Le dévoilement de Jean Lassalle en troubadour habille-t-il ses concurrents à la présidentielle en bateleurs ? Comme l'a dit Charles de Gaulle “Pour faire le blocus de Monaco, il suffit de deux panneaux de sens interdit.” Depuis que la #Présidentielle2017 nous occupe, il me semble que pour sortir la #France des tours d'adresse et d'escamotage, il suffit de voter Jean Lassalle."

"Le peintre de vie et le candidat de l'allant" - Le discours de Jean Lassalle après sa marche de 5 000 km et plus en 2013, illustré par l'artiste peintre Joël Cunin. YouTube, le 20 mars 2017



jeudi 9 mars 2017

Maître Jacques

Étonnant maire de Trappes Guy Malandain qui en séance du conseil municipal, le 21 février dernier, n'a pas jugé utile de signaler le décès de l'ancien adjoint au maire, Jacques Pastrie. Pourtant, le directeur de cabinet du maire semblait avoir fait réception de la triste nouvelle en m'adressant par mail, le 19 février à 20h15, ces quelques mots : « Bonjour, Bien reçu. Cordialement. Rogatien Bouchereau »
L'indifférence de Guy Malandain est d'autant plus troublante qu'il est de notoriété publique que Jacques Pastrie a été l'un des artisans, si ce n'est le principal, de sa venue à Trappes.
Je publie ici l’hommage que je voulais rendre à Jacques Pastrie en séance du conseil municipal du 21 février et que j'avais préalablement adressé au maire le 19 février. Le mutisme de ce dernier ne m'a pas autorisé à le communiquer décemment à l'assemblée communale.
Je le rend public aujourd'hui au nom de mon amitié avec Jacques Pastrie et de la peine partagée avec sa famille, ses proches et ses amis.



Monsieur le maire, 
Monsieur Malandain, 
Guy, 

Notre ami Jacques Pastrie a rejoint un monde où, dit-on, la vanité et l'orgueil n'existent pas. Il s'en est allé au petit matin du 9 février dernier. Ses cendres voguent maintenant au gré des courants de l'océan Atlantique. Peut-être atteindront-elles un jour la rive du pays de ceux qu'il appelait « les Ricains »

Ce dernier voyage suspend pour toujours l'attention qu'il porta jusqu'au bout à Trappes et à son assemblée communale. Comment aurait-il pu oublier notre ville, lui qui, sous les couleurs du Parti socialiste, fut le candidat d'une cantonale en arborant un slogan sans appel pour ses adversaires politiques : « Moi, j'aime Trappes ! »
Il aimait Trappes et l'aima encore de Gouvieux, près de Chantilly, son premier exil. Son inclination ne relâchait pas dans l’île espagnole de Majorque, son second exil, d'où il tenta de couler une paisible retraite. 
Il aura fallu la mort pour que tout s'éteigne ; une mort sur le sol français, qu'il avait regagné en décembre dernier à Saint-Nazaire pour finalement y mourir en février ; une mort devant laquelle il n'a pu opposer le sarcasme grinçant de son cher Alphonse Allais : « Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain »

Guy, l'« après-demain » de Jacques est arrivé ; sans doute est-il temps que je dise publiquement ce que tu sais peut-être : il a vécu 2001 comme la trahison d'une amitié. En définitive, il n'aura jamais su si son éviction de ta liste du second tour de la municipale fut « une fuite sous un orage ou une déclaration de guerre »
Cette éviction explique bien des choses de la géographie de notre assemblée communale. Les hésitations des uns, la disparition des autres et même ma résolution de soutenir un jeune ambitieux de l'autre rive de la République, tout simplement parce que je le trouve brillant et parce qu'il respecte mon amitié. 
Jacques s'est réjoui de mon choix en 2014, pour ne pas dire qu'il l'a encouragé et soutenu. 

Or la mort efface tout et il ne reste, devant elle, que le souvenir que cultivent les vivants d'un être disparu. 

Dès lors, que pourrais-je dire à nos collègues et à nos concitoyens qui accepteraient d'honorer notre assemblée du souvenir de notre ami ? 
Que Jacques fut l'un des artisans de l'alternance de 2001 ? Ce serait un peut court et presque anecdotique. 
Que Jacques fut un autodidacte de génie dont la culture lui permettait de jouer de la langue comme d'autres le font du sabre ou du fleuret ? Ce pourrait être un bon début mais ce serait largement insuffisant. 
Non, pour honorer dignement notre assemblée de la mémoire de Jacques, un simple souvenir suffira. Car ce souvenir dit l'essentiel. 

Il faut alors que je t'emmène, Guy, à la dernière cérémonie de vœux que donna le sénateur-maire de Montigny-le-Bretonneux, Nicolas About, où Jacques m’entraîna. 
Là, je fus surpris par la complicité et la chaleur que cultivaient, entre eux, ces deux hommes que tout séparait, les idéaux politiques, la nature des études, le champ social, les cercles d'amitié et les générations, dont l'une a connu la guerre et l'autre non. 
Mais je le fus davantage encore quand on m'expliqua comment Nicolas About accepta le pacte d'amitié que, un jour, lui proposa Jacques. 

Il faut alors remonter au temps où tu n'étais pas encore, Guy, de la ville nouvelle. Ce temps où Saint-Quentin-en-Yvelines n'était encore administré ni par la Sqy, ni par la Casqy, ni par le San mais par le Scaan. Ce temps où Jacques dirigeait la rédaction de la gazette institutionnelle de Saint-Quentin-en-Yvelines. 
À l'époque, Jacques prit le risque qu'on le privât de cet emploi, un risque qu'il prit au nom de ses idéaux. Des idéaux qui lui commandaient, malgré les risques encourus, d'imposer le droit d'expression de la minorité de droite à la majorité de gauche dont, pourtant, il se réclamait et qui l'employait. 

On pourrait dire, au regard de ce fait, qu'il y avait chez Jacques du Voltaire, dont tu sais le fameux mot : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire »
On pourrait dire aussi que sa lutte contre le désenchantement dressait des barricades contre l'indifférence, voire contre la défiance que les sectaires ont toujours cultivée contre la démocratie. 
Un sectarisme auquel Jacques aura opposé une arme redoutable : fédérer largement plutôt que cliver, pour constituer « le parti de l'Amitié » qui, bientôt, chez ses adversaires, allait former son corollaire, le parti de l'inimitié !

C'est le « parti de l'Amitié » qui permet d'honorer notre assemblée de la mémoire de Jacques Pastrie. Notre ami Jacques, dont l'océan transporte les cendres et dont l'âme rit sûrement, devant l'Atlantique, du mot de Henri Monnier, qu'il aimait autant qu'Alphonse Allais : « la mer : une aussi grande quantité d'eau frise le ridicule ».

Mais ce n'est là, Guy, monsieur Malandain, monsieur le maire, que le fantasme d'un vaniteux et orgueilleux vivant qui croit « aux forces de l'Esprit » : « Bibi », selon le mot même de Jacques Pastrie, notre ami, qui est mort. Et la mort efface tout. 


Merci.

mardi 31 janvier 2017

Mes vœux impertinents aux Trappistes.

Mesdames et concitoyennes, Messieurs et concitoyens,

En 2016 le 1er et 8 mai tombaient un dimanche ; malgré l'inversion de la courbe du chômage, 2017 s'annonce comme une année prometteuse en matière de jours chômés ! Qu'il me soit donc permis de prendre congé des règles protocolaires pour adresser mes bons vœux.

Je souhaite à la cheffe de file de l'opposition de Magny-les-Hameaux et conseillère communautaire de l'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, Aurore Bergé de s'occuper de son ru ; les Ondins de la Mérantaise, me dit-on, « sont peu de mâles et les femmes y sont en grand nombre ». Halte au sexisme !

Je souhaite au chef de file de l'opposition de La Verrière Nicolas Dainville de ne même pas y penser en rêve ; Lòrent Deutsch a semé le trouble à Trappes, avec les frères Bogdanov ce serait le big-bang !

Je souhaite à François Fillon de gagner l'élection primaire ouverte de la droite et du centre. Ah bon ! Elle a déjà eu lieu ? Il me semble pourtant que Benoît Hamon et Emmanuel Macron n'en sont toujours pas éliminés.

Je souhaite au conseiller départemental des Yvelines, vice-président de la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines et maire d’Élancourt, Jean-Michel Fourgous de créer une impasse « Martine Aubry » dans sa ville ; c'est juste pour énerver les « socialistes » !

Je souhaite à la conseillère municipale de Trappes, conseillère communautaire de Saint-Quentin-en-Yvelines, conseillère régionale d’Île-de-France et première secrétaire de la fédération des Yvelines du Parti socialiste, Sandrine Grandgambe de brasser du vent. Ça disperse les particules fines dans l'aire et c'est mieux que de ne rien faire !

Je souhaite au conseiller régional d’Île-de-France et député des Yvelines Benoît Hamon d’ouvrir un compte au Crédit agricole de Sablè-sur-Sarthe. Son plan de campagne à la primaire inspiré de cellui de François Fillon a été une réussite, non ?

Je souhaite au maire de Montigny-le-Bretonneux et président de la communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, Michel Laugier de laisser tomber sa valse à trois temps : « un, je dis que je vais le faire ; deux, je dis que je le fais ; trois, je dis que je l'ai fait ». A force, ça vire au Tango corse dont on sait, depuis Fernandel, le tempo !

Je souhaite au conseiller communautaire de Saint-Quentin-en-Yvelines et maire de Trappes, Guy Malandain de demeurer sur ses gardes ; être le crédirentier d'ambitieux d'un parti politique en pleine décomposition ça doit quand même faire peur.

Je souhaite au président de l'Office Municipal des Sports et conseiller municipal dissident de la majorité municipale, Gérald Monniot d'être Marco Pantani, « le pirate »; en cyclisme, les grimpeurs ne redoutent pas les sommets, qu'ils soient de Trappes ou d’ailleurs !

Je souhaite au patron de l'opposition municipale de Trappes, conseiller communautaire de Saint-Quentin-en-Yvelines et vice-président de la région Île-de-France, Othman Nasrou d'être éligible à l'ordre des médecins ; notre ville a besoin d'un praticien à son chevet !


Je vous souhaite à tous, Mesdames et concitoyennes de Trappes, Messieurs et concitoyens de Trappes, de profiter du moment présent et des jours fériés que nous promet l'année 2017. Peut-être y trouverez-vous le temps de savourer l’œuvre de ce cher Alphonse Allais, dont je vous livre un extrait : « Avant d'éblouir le peuple en lui promettant de l'eau chaude, il faut lui fournir des récipients pour la recueillir. » 



Bonne année !

Stéphane Dumouchy, conseiller municipal.